En Mayenne : Violence éducative condamnée par la justice
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En Mayenne. Deux familles condamnées pour des châtiments corporels sur leurs enfants
Le châtiment corporel à des fins éducatives est puni par la loi. L’interdiction n’est pas à prendre à la légère : deux familles, à La Bigottière et à Chemeré-le-Roi (Mayenne), ont été condamnées, ce jeudi 13 août 2020, à de la prison, avec sursis.
Assez rare en correctionnelle, deux affaires de châtiments corporels par ascendant étaient jugées, ce jeudi 13 août 2020, à Laval (photo d’illustration). | ARCHIVES OUEST-FRANCE/FRANCK DUBRAY
Ouest-France Jean-Loïc GUÉRIN. Publié le 13/08/2020 à 19h52
Pas si courant, le droit à la correction était au cœur de deux affaires correctionnelles jugées jeudi 13 août 2020 au tribunal de Laval. « Des affaires délicates, selon la substitut du procureur Stéphanie Perchaud. Nous sommes à la croisée de deux domaines : les moyens éducatifs et l’infraction pénale. »
Des claques répétées pour qu’il travaille mieux
Dans le premier cas, une femme de 35 ans, domiciliée à La Bigottière et séparée, devait s’expliquer sur le fait d’avoir donné des claques répétées à son fils de 10 ans pour qu’il travaille mieux à l’école.
La pression sur l’enfant, récalcitrant au travail scolaire, a duré près de trois mois en 2019. Selon la maman, « son fils était par ailleurs victime de harcèlement scolaire ». Pas de véritables sévices physiques mais « vos gestes ont dépassé ce que la loi autorise » a rappelé, avec humanité, le juge Xavier Bouaissier de Bernouis.
Pour l’exemple, la prévenue a été condamnée à 800 € d’amende, avec sursis.
Martinet, mise au piquet, fessées…
L’autre affaire a eu lieu à Chemeré-le-Roi durant plus d’un an, en 2018 et 2019. Dans ce couple récemment installé en Mayenne, le martinet, la mise au piquet, les claques, fessées ou encore les pincements étaient trop souvent la réponse éducative utilisée à l’encontre des quatre mineurs de 15 ans. À tel point que ces derniers ont finalement été placés dans des familles d’accueil.
« Ce ne sont pas des sévices très graves mais les enfants sont élevés dans un climat permanent de violence et de peur », a insisté, avec pédagogie, le juge.
Le couple a été condamné à deux mois de prison avec sursis probatoire. Ils devront aussi verser, au total, 2 000 € pour le préjudice moral.