La CIIVISE perd sa liberté de parole
La CIIVISE
perd sa liberté de parole
La CIIVISE a perdu son indépendance. La reprise en main de la Secrétaire d’Etat, Charlotte Gaubel signe bien la fin de cette liberté de parole et d’action initiée par Edouard Durand, Nathalie Mathieu et leur équipe.
Cette parole authentique, la CIIVISE lui a accordé toute sa place dans les auditions publiques et ouvertes à toutes les victimes adultes qui ont souhaité prendre la parole. Plus de 30 000 femmes et hommes ont témoigné et ainsi brisé cette loi du silence inhérente aux violences sexuelles.
Toutes celles et ceux qui ont vécu l’inceste le disent, c’est la parole qui permet d’abord de se dégager de l’emprise et de l’empreinte mortifères de cette violence qui les a atteint au plus intime.
La famille, espace privilégié des violences
160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année, 5,4 millions de femmes et d’hommes adultes victimes dans leur enfance.
Enfin, 3% seulement des viols et agressions sexuelles commis chaque année sur des enfants font l’objet d’une condamnation des agresseurs et seulement 1% dans les cas d’inceste.
Les témoignages confiés à la CIIVISE sont majoritairement des témoignages de violences sexuelles incestueuses – c’est le cas de 8 témoignages sur 10.
Plus précisément, 81% des violences ont lieu au sein de la famille, 22% au sein de l’entourage proche, 11% au sein d’une institution, 8% au sein de l’espace public. C’est dans l’entourage proche de l’enfant que se trouvent les agresseurs et en France, ils bénéficient d’une quasi-impunité.
https://www.ciivise.fr/le-rapport-public-de-la-ciivise/
Le rapport de la CIIVISE nous donne un aperçu de la déliquescence de la politique de protection de l’enfance dans notre pays, où par ailleurs près de 80% des familles disent encore faire usage de violence pour « éduquer » leur progéniture.
https://www.ifop.com/publication/barometre-des-violences-educatives-ordinaires/
La parole est subversive
Nous retrouvons des résistances analogues à celles survenues au moment du débat de la loi d’interdiction de la violence éducative. Il fallait préserver une représentation de la famille comme le lieu privilégié du bien être des enfants et éviter tout immixtion à l’intérieur de ce milieu familial.
En voulant museler la parole de la CIIVISE, ce gouvernement abandonne les victimes et confirme que nous sommes bien au royaume de la violence à enfants, où c'est la parole que l'on considère dangereuse.
Faire comme si de rien n’était et censurer le dire et la parole lorsqu’elle remet en cause un système de domination et de rapports de pouvoir qui structurent largement notre société.